Même s'il figure dans la liste des professions prioritaires, le secteur de l'ambulance subit de plein fouet la pénurie de carburants.
Selon le patron de la Chambre nationale des services d'ambulance, certains véhicules sont même mis à l'arrêt pendant quelques heures.
Une situation qui oblige à un "tri" des opérations.

Des ambulanciers à l'arrêt. Alors que la pénurie de carburants qui touche la France depuis plusieurs jours ralentit de nombreux secteurs, celui des ambulances n'est pas épargné. D'après le président de la Chambre nationale des services d'ambulance (CNSA), Dominique Hunault, de nombreux véhicules sont laissés temporairement à l'arrêt pour économiser du carburant, déstabilisant l'activité.

"Nous sommes obligés de limiter au maximum nos déplacements et de prioriser ce qui est urgent", déplore-t-il auprès de TF1info. En cause, la difficulté d'approvisionner les véhicules, en dépit du statut de profession prioritaire. "Le traitement n'est pas égal sur tout le territoire, puisque toutes les préfectures n'ont pas pris de mesure pour désigner les pompes prioritaires", poursuit Dominique Hunault. "Dans beaucoup de départements, c'est le système D."

"Un tri entre urgences et médecine de ville"

Certains ambulanciers doivent également attendre de longues minutes dans une station-service, parfois loin de leur zone d'activité. "Durant des périodes de garde, il nous arrive d'avoir plus d'une heure d'absence parce que l'ambulance est partie faire le plein, dans une station lointaine, où il y a un peu d'attente", explique le président de la CNSA. "Pendant ce temps, l'ambulance n'est pas disponible."

Les services plus importants bénéficient d'une citerne interne de ravitaillement afin d'éviter de se déplacer jusqu'à la pompe. Mais ils n'échappent pas aux difficultés. "Comme il n'y a pas de consigne au niveau national, les fournisseurs ne priorisent pas ces entreprises, qui ne sont pas toutes livrées."

Conséquence : des opérations sont reportées. "Nous ne faisons pas le tri au niveau des urgences, mais plutôt entre médecine de ville et urgences", explique Dominique Hunault. "Si les transports n'ont pas un caractère vital, nous essayons de les reporter un peu, soit dans la journée s'il nous reste du carburant, ou plus tard."

Des véhicules sont même laissés à l'arrêt. "C'est dû à la pénurie de gazole autant qu'au manque de personnel", reconnaît le président de la Chambre. "Le carburant nous pose des problèmes considérables, mais depuis huit mois, le recrutement est également très difficile. Malheureusement, nous cumulons ces derniers temps une quantité de freins à notre activité."


Idèr NABILI

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